Le Salon noir, conçu entre décembre 2009 et juin 2010, est un grand polyptyque modulable, les trois principaux panneaux pouvant s’intercaler indifféremment. Grâce à l’ajout de toiles supplémentaires, il peut se déployer sur un format encore plus vaste de deux mètres sur sept. S’y ajoutent des toiles satellites, des “Petits salons”, des “Fenêtres” ouvertes sur la nuit qui apparaissent ou disparaissent au gré de la configuration des lieux et du bon vouloir de son auteur.
Celui ci s’est s’inspiré d’un petit tableau de Libérale de Vérone (fin du XVème siècle), representant des jeunes gens jouant aux échecs et provenant sans doute d’un coffre de mariage.
Dans le Salon Noir, le jeu entre les personnages, l’intérêt ou l’indifférence feinte qu’ils se portent, semble soudain bien loin de la stratégie du damier qui occupe le centre de la toile. La lente construction de cette scène, la mise en place des corps, la vibration des regards et l’irrigation secrète des liens renvoient chacun à son énigme et à sa dépendance indicible aux autres.